SUD éducation reçu par la rectrice : un dialogue cordial, mais vain

Maintenant que SUD éducation est représentatif et siège dans les instances académiques, Madame la Rectrice a daigné nous recevoir au même titre que les autres organisations syndicales. Dans un climat de dialogue social “apaisé”, nous nous sommes vu expliquer que tout va très bien dans l’éducation nationale et que la mise en œuvre du Pacte va considérablement améliorer nos conditions de travail et le bien-être des élèves.

SUD éducation en a cependant profité pour rappeler ses revendications notamment sur la titularisation des personnels précaires et pour des revalorisations salariales sans conditions. Cette audience était surtout l’occasion d’interpeller la rectrice sur nos préoccupations de la rentrée. Globalement ses réponses sont restées très évasives et ont allègrement puisé dans les éléments de langage ministériels. Nous avons tout de même obtenu quelques informations utiles.

  • Le manque de personnel n’existe pas tant nous avons de moyens supplémentaires. SUD éducation constate pourtant que l’embauche massive de personnels précaires sur le reliquat budgétaire de l’an passé ne suffit pas à subvenir aux besoins réels et de nombreuses remontées des écoles et établissements montrent à quel point notre administration n’était pas prête d’avoir “un professeur devant chaque classe”.
  • Le pacte, quant à lui, devrait apporter une solution à tous nos problèmes de remplacement et bien arrondir nos fins de mois. SUD éducation a alerté sur la pauvreté de la pertinence pédagogique du dispositif de remplacement de courte durée, mais la rectrice récuse l’expression et soutient que “ça se lisse d’une discipline à l’autre” que “ce n’est pas le remplacement d’un cours mais d’un trou dans l’emploi du temps des élèves” et que “ça répond à une attente des familles”. La garderie nationale est lancée. Et elle est bien payée !
  • Concernant les Assistant·es d’éducation, la rectrice se félicite que 203 CDI aient été signés dans l’académie. Lorsque SUD éducation l’interroge sur les nombreux refus, elle argue que la politique nationale est de proposer des postes d’AED aux étudiant.es – qui ne sont pourtant que 20% dans la profession – mais soutient qu’il n’y a pas de quotas. Nous n’aurons donc pas de chiffre.
  • Côté lycée professionnel, rassurez-vous, le ministère n’a pas la volonté de fermer des formations et souhaite même en ouvrir pour aller vers les métiers nouveaux, les secteurs d’emploi, la transition écologique. Mais comme il est trop difficile de recruter des enseignant·es et de fournir les plateaux techniques en matériel, pour l’instant, on se contente de fermer. Nous apprenons par ailleurs que la “gratification des stages par l’Etat est un choix pour ne pas installer une relation de travail entre l’élève et l’entreprise.” De l’argent public va donc servir à remercier des élèves de fournir gratuitement leur force de travail au patronat. Tiens donc.
  • En ce qui concerne les AESH, et sans ironie cette fois, les collègues ayant reçu en retard leurs traitements et primes et qui se sont vu retirer leurs droits à la CAF devront contacter le SIG66 – tout nouvel organe de gestion des AESH basé à Perpignan – afin d’obtenir des attestations et de recouvrer leurs droits. Si le SIG66 leur répond plus rapidement qu’à SUD éducation, ce sera une véritable avancée.
  • Pour finir, nous avons fait part à Mme la Rectrice de nos inquiétudes concernant l’application de la loi Rilhac en cette rentrée scolaire. La charge administrative de directeurs et directrices d’école déjà à bout va encore s’alourdir. Encore une fois, des revalorisations et des décharges sont promises. SUD éducation considère que l’argent n’achète ni la santé, ni le bien-être des agent·es. Nous serons vigilant·es au nombre de décharges accordées.

Bien qu’il ait été très cordial, nous ne sommes pas sorti·es de cet entretien moins inquiet·es pour l’éducation nationale et l’avenir de nos métiers. Le dialogue social “apaisé” voulu par le ministère n’étant pas à même de faire entendre nos revendications, nous vous disons à bientôt dans la rue !

SUD éducation reçu par la Rectrice : un dialogue cordial, mais vain