AESH en grève : le 3 juin, faisons entendre nos revendications !

Moi, AESH, voilà pourquoi je serai en grève le 3 juin

Je serai en grève le 3 juin pour demander l’abandon des PIAL et l’arrêt du logiciel GANESH.

La mise en place des PIAL marque une nouvelle ère de l’école inclusive. Elle détériore les conditions d’accompagnement des enfants en situation de handicap. Je refuse d’être complice de cette maltraitance et je veux expliquer aux parents quel accompagnement je peux dispenser à leur(s) enfant(s) dans ces conditions : un accompagnement mutualisé avec 3, 4 voire 5 enfants tous handicaps confondus accompagné·e·s dans la même classe à l’effectif surchargé, un accompagnement partagé entre plusieurs AESH pour un·e même élève en situation d’handicap, ce qui rend difficile la construction d’une relation de confiance.

Le logiciel GANESH dégrade mes conditions de travail et réduit les élèves que j’accompagne à des numéros de dossiers et des statistiques. Je refuse de courir d’un établissement à un autre, d’être en maternelle le matin, et en lycée l’après-midi. Je refuse d’être pilotée par un logiciel qui établira mon emploi du temps, sans se soucier de ma vie privée, de mes besoins et de mes choix de niveaux. Le logiciel GANESH, c’est encore plus de précarité avec des emplois du temps fluctuant du jour au lendemain, c’est encore plus de précarité avec des frais de déplacements entre plusieurs écoles et établissements, parfois quotidiens.

Je serai en grève le 3 juin pour dénoncer la précarité et le manque de reconnaissance.

Il y a des jours où je ne peux pas accompagner de façon sereine les élèves car je ne sais pas comment je vais pouvoir régler mes factures. Qui accepte aujourd’hui de travailler pour 760 € par mois ? Qui accepte le sacrifice financier subi par notre profession ? Il n’y a toujours aucune revalorisation de nos salaires qui restent en-dessous du seuil de pauvreté ! J’exerce ce métier par choix et par vocation, parce que la plus belle des récompenses est le progrès des élèves que j’accompagne. Qui est capable aujourd’hui de se satisfaire de cela ? La vraie reconnaissance se fera par un temps plein pour 24h d’accompagnement et une revalorisation salariale à hauteur de 1700 € nets par mois.

Nous intervenons auprès d’élèves en situation de handicap de la maternelle au lycée, parfois même sur la même journée, et pourtant toujours pas de formation ! Il nous faut toujours six années de CDD pour obtenir un CDI et l’expérience acquise avec les contrats aidés n’est pas prise en compte ! La vraie reconnaissance se fera par l’accès à la formation, la titularisation sans condition et la création d’un statut d’éducateur·rice·s scolaires spécialisé·e·s intégré à la Fonction Publique.

Je serai en grève le 3 juin parce que je suis révoltée par la situation, parce que je veux être entendue dans mes revendications, parce que je veux dénoncer avec mes collègues AESH nos conditions de travail et de vie. Maintenir les AESH – à 93% des femmes – dans la précarité permet de mieux les asservir. Or, n’oublions pas que nous accompagnons les adultes de demain : cela mérite que nous puissions vivre dignement de notre travail ! Nous savons pertinemment que seul le rapport de force sera notre salut. Nous sommes déterminé·e·s, nous ne lâcherons rien.

Tous et toutes en grève le 3 juin !

Les rendez-vous : Informations locales à venir.

 

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