Une rentrée en mode dégradé

Cette rentrée 2024 est marquée par un contexte politique particulièrement instable : les personnels se demandent encore qui dirige réellement l’Éducation nationale. Sur le terrain, nous constatons que la méthode Coué de la Rectrice et du DASEN du Gard sur le mode « la rentrée se passe bien » ne fonctionne que depuis le rectorat et l’inspection d’académie.

Dans le département du Gard, le service public d’éducation continue de se dégrader : des personnels manquent toujours dans les établissements, tous les postes ne sont pas pourvus par manque de recrutement d’enseignant·es titulaires et contractuel·les. Certains établissements comme le collège de Sommières ont fait les frais de la logique comptable du DASEN : fermeture d’une classe sur le fondement d’effectifs prévisionnels et réouverture en urgence sur le constat réel mais avec une réduction de moitié des heures dévolues à une division (15h au lieu de 29h !).

Les moyens pour l’école inclusive ne sont toujours pas à la hauteur des besoins malgré les grands discours du gouvernement. SUD éducation Gard-Lozère dénonce le fonctionnement des PIAL depuis leur mise en place : la gestion de la pénurie qu’ils supposent ne permet pas un accompagnement adapté aux besoins des élèves en situation de handicap. De plus, de nombreux·ses élèves en situation de handicap ne sont pas accompagné·es en cette rentrée, faute d’AESH recrutées, et les élèves en situation de handicap en attente d’une place en structure médico-sociale se retrouvent trop souvent sans accompagnement, ce qui les isole davantage et peut conduire à leur déscolarisation complète.

L’annonce de la généralisation des PAS à la rentrée 2025 en remplacement des PIAL a de quoi inquiéter les personnels : des structures territorialement très vastes et des heures d’accompagnement encore réduites sont à craindre.

En cette rentrée, les PsyEN ne seront pas présent·es en établissement puisque la ligne budgétaire couvrant leurs frais de déplacement est à zéro. Par ailleurs, en Lozère par exemple, il n’y a pas de PsyEN dans les RASED par manque de personnel, ce qui nuit à la prise en charge et au suivi des élèves en difficultés. Nous avons aussi constaté que, dans un certain nombre de lycées du Gard, il n’y a pas d’assistante sociale en faveur des élèves présente, alors même que les élèves et les familles ont besoin de rencontrer nos collègues pour les démarches liées à la rentrée. L’austérité budgétaire imposée par un ministre démissionnaire met en péril la garantie d’accès à un service public d’éducation de qualité.

SUD éducation Gard-Lozère revendique :

  • un plan d’urgence pour l’éducation, avec des moyens à hauteur des besoins, notamment pour l’école inclusive ;
  • un recrutement massif de personnels, tous statuts confondus ;
  • le retour en établissement des PsyEN et des assis-tantes sociales ;
  • l’abandon de la généralisation des PAS à la rentrée 2025.

Une rentrée en mode dégradé