Toustes dans la rue pour la semaine de lutte contre les violences sexistes et sexuelles !

Tant que l’une d’entre nous n’est pas libre, tant que les violences sexistes s’exerceront sur une seule d’entre nous, nous lutterons !

Les viols perpétrés sur Gisèle Pelicot par des messieurs tout le monde, les “révélations” sur l’iconique Abbé Pierre, démontrent l’imprégnation profonde de la culture du viol. La quasi-totalité des agresseurs sont des hommes (97,3%). En 2024 nous en sommes là : découvrir que les violences faites aux femmes, aux enfants, aux personnes LGBTQIA+, sont partout perpétrées par des hommes « ordinaires » ou des personnalités préférées des Français·es…

Le samedi 23 novembre, à l’occasion de la journée internationale contre les violences faites aux femmes du 25 novembre, nous manifesterons en solidarité avec et pour les femmes du monde entier, celles qui sont victimes des violences sexistes, celles qui luttent, celles qui, avec leurs enfants, sont les premières victimes des conflits armés, des famines (comme par exemple en Palestine, au Liban, au Yémen, au Congo, au Soudan, en Ukraine etc…), celles qui doivent subir des gouvernements réactionnaires et des états théocratiques (comme en Israël, en Inde, en Russie, en Iran, en Italie, en Hongrie etc…), avec toutes celles qui ne peuvent pas parler, celles qui subissent des violences sexuelles, des tortures et des mutilations.

Avant cela, le mercredi 20 novembre marquera la journée du souvenir trans, et nous nous réunirons afin d’honorer la mémoire des personnes trans disparues, assassinées pour des motifs transphobes, ou poussées au suicide par la précarité et la transphobie systémique et institutionnelle. En mémoire de Géraldine, Angelina, et de toutes les autres ; parce que nous en avons assez de compter nos mortes dans l’indifférence générale, nous le réaffirmons : la question des droits trans est un sujet féministe et ne saurait être séparée de cette lutte.

La violence patriarcale s’exerce partout, à l’encontre des femmes, des enfants et des personnes LGBTQIA+. Elle s’exerce dans nos maisons, premier lieu des violences sexistes et sexuelles, au sein des familles, sur nos lieux de travail, nos lieux d’étude, dans la rue, dans les transports, dans les établissements de soins, les lieux de culture, de loisirs…

Les plus touchées par ces violences sexistes, dont les violences économiques, sont celles qui souffrent déjà de multiples oppressions : femmes victimes de racisme et d’islamophobie, femmes migrantes, sans papiers, femmes précarisées, femmes handicapées, femmes lesbiennes et bi, femmes trans, femmes travailleuses du sexe et celles victimes d’exploitation sexuelle.

La progression de l’extrême-droite en Europe est un grave danger pour les femmes. Partout où l’extrême droite et une partie de la droite poreuse à ses idées sont au pouvoir, elles sont les premières victimes de politiques réactionnaires. L’extrême droite ne s’intéresse aux violences faites aux femmes qu’en fonction de l’origine ou de la nationalité des agresseurs : nous refusons les récupérations ignobles du Rassemblement National sur ce sujet comme lors du meurtre et du viol de Philippine. Le RN n’utilise la lutte contre les féminicides qu’au service de son racisme et de sa xénophobie. Les violences sexistes et sexuelles sont ainsi surmédiatisées lorsqu’elles mettent en cause des hommes non blancs, alimentant ainsi des fantasmes racistes et xénophobes.

En France, malgré le sursaut populaire, le danger de l’accession de l’extrême droite au pouvoir n’est pas écarté.

Et ce ne sont pas les gouvernements de Macron qui ont pris en compte nos revendications. La «grande cause du quinquennat » s’est soldée par l’éviction du juge Édouard Durand de la CIIVISE, le soutien à Depardieu, la baisse des budgets dédiés à l’égalité entre les femmes et les hommes, des menaces de couper les subventions d’associations féministes. Le nouveau gouvernement Barnier, quant à lui, est un concentré de la droite la plus réactionnaire et misogyne : il compte huit ministres passés par la Manif pour Tous, donc anti IVG et opposés aux droits LGBTQIA+. Les violences et l’impunité des agresseurs persistent sept ans après l’élection d’Emmanuel Macron, en plein #MeToo. La plupart du temps, encore, les victimes ne sont pas crues, les plaintes classées sans suite.

Les violences faites aux femmes, aux personnes LGBTQIA+ et aux enfants doivent être une priorité politique nationale.

Les différents rapports du Haut Conseil à l’Égalité nous alertent sur les violences et l’évolution inquiétante du sexisme. Celui de 2018 sur les violences obstétricales et gynécologiques a pro-posé de nombreuses recommandations pour enrayer le phénomène, mais à ce jour aucune n’a été mise en place.

Le gouvernement doit enfin écouter les organisations féministes et syndicales et mettre en place une loi-cadre intégrale.

Cette loi-cadre intégrale devra décliner de nouveaux droits dans le monde du travail et notamment la prise en compte d’urgence de la recommandation 206 de la convention 190 de l’Organisation Internationale du Travail qui prévoit entre-autres un congé d’urgence en faveur des victimes de violences au sein du couple pour effectuer des démarches. La mobilité géographique doit aussi être facilitée si les victimes la souhaitent. Les agresseurs sur les lieux de travail doivent être sanctionnés : ce n’est pas aux victimes de partir !

La loi-cadre intégrale devra prendre en compte aussi tous les aspects de la lutte contre les violences faites aux femmes et notamment la prévention, la sensibilisation de la population, l’accompagnement des victimes dans l’emploi, la santé, le parcours judiciaire, des sanctions et des suivis socio-judiciaires des agresseurs avec des programmes spécifiques, des tribunaux dédiés aux violences sexistes et sexuelles composés de magistrat·es formé·es et motivé·es, ayant des compétences à la fois pénales et civiles.

Des femmes sont assassinées parce qu’elles sont femmes, parce qu’elles sont trans, parce qu’elles sont travailleuses du sexe ou victimes d’exploitation sexuelle. En 2023, ce sont encore 103 féminicides qui ont été commis par un conjoint ou un ex-conjoint. Le nombre de femmes victimes de violences dans le couple (213 000 par an) et les enfants co-victimes ne diminue pas, tout comme les viols ou tentatives (94 000 par an dont 8 000 au travail). 160 000 enfants sont victimes de violences sexuelles chaque année, en majorité au sein de la famille.

Une femme handicapée sur cinq a été victime de viol. Les femmes âgées de plus de 70 ans ne sont pas prises en compte dans les enquêtes sur les violences, elles représentent pourtant 21% des féminicides. 50% des lesbiennes et 75% des bi ont été confrontées à des violences dans l’espace public. 85 % des personnes trans ont déjà subi un acte transphobe et la montée des idées d’extrême droite dans tous les pans de notre société n’a fait qu’amplifier ces phénomènes. La quasi-totalité des agresseurs sont des hommes (97,3%).

Sans politique publique à grands moyens, sans prévention et sans éducation, les hommes continueront de perpétrer des violences. Les organisations féministes et syndicales exigent une loi-cadre intégrale contre les violences, comme en Espagne et les 2,6 milliards d’euros nécessaires pour la mettre en œuvre. La lutte contre le patriarcat ne peut cependant pas se limiter à une réponse institutionnelle et judiciaire. Il est important de se mobiliser partout, sur les lieux d’enseignement et de formation, sur les lieux de travail, dans la rue, et de s’organiser collectivement pour qu’enfin cessent les violences sexistes et sexuelles. Nous appelons à :

  • un rassemblement pour la journée du souvenir trans le mercredi 20 novembre à 18h, sur l’Esplanade Charles de Gaulle
  • une manifestation contre les violences sexistes et sexuelles le samedi 23 novembre, à 16h30, depuis la Maison Carrée.

Signataires : APTI – L’Arène des Fiertés – ATTAC Nîmes – Chorale féministe Les Simones – Collectif Féministe LGBTQIA+ du Vigan – Festival Nuits Occupé·es – LDH Nîmes – Nous Toutes Nîmes – OST Nîmes – Planning Familial 30 – CNT 30 – Solidaires 30 – Solidaires étudiant·es Nîmes – Solidaires Sud Cévennes – SUD éducation Gard-Lozère – UDIRS Gard – Les Écologistes Nîmes – Ensemble ! Nîmes – La France Insoumise Gard – Gauche Écosocialiste Gard – Génération·s Gard – Parti Socialiste Gard

Texte d'appel de l'interorganisation du Gard