SUD éducation Gard-Lozère dans sa structure interprofessionnelle Solidaires 30

Texte adopté au consensus au congrès départemental des 30 et 31 mai 2024

L’interprofessionnel est une des spécificités de notre syndicat. Nous revendiquons l’indissociabilité des questions professionnelles et interprofessionnelles et nous affirmons sans complexe la légitimité du syndicat à s’exprimer sur toutes les questions sociales et politiques en débat dans la société. Ce texte a pour objet de définir la place de SUD éducation Gard-Lozère, son investissement et ses objectifs politiques dans sa structure interprofessionnelle Solidaires 30.

Aujourd’hui SUD éducation Gard-Lozère est un syndicat professionnel qui consacre un temps important à Solidaires 30. Presque 0,5 ETP de décharge y est dévolu cette année, deux personnes de SUD éducation Gard-Lozère sont membres du bureau de l’Union départementale (UD), et une camarade retraitée y est également très investie. Notre syndicat est un des plus petits mais un des plus investis dans le fonctionnement de l’Union départementale. Le temps de décharge consacré à l’UD a un impact sur le fonctionnement du syndicat départemental professionnel, jongler entre décharge pour SUD éducation et Solidaires n’est pas toujours aisé pour les camarades. Face à ce constat, nous devons envisager de mandater une personne avec une décharge dévolue uniquement au fonctionnement de l’Union Départementale, tant que nos moyens le permettent, à hauteur de 0,222 ou 0,25 ETP. Notre représentation aux conseils syndicaux peut être assurée par un·e camarade sans décharge, et couvert par une ASA13, ces absences étant fractionnables en demi-journées : elles permettent de ne s’absenter que la demi-journée de la réunion, ou bien d’utiliser la matinée pour assurer des tâches ponctuelles pour SUD éducation Gard-Lozère ou Solidaires 30.

Voici nos taches aujourd’hui dans Solidaires 30 : trésorerie, co-secrétariat, gestion du site internet, participation très active aux bureaux et aux conseils syndicaux (rédaction des ordres du jour et des comptes-rendus), gestion de la question des locaux de Solidaires, participation aux intersyndicales, participation aux réunions unitaires (féminisme, Palestine, MNA…), aux conférences de presse, aux prises de paroles, mise en place de formations syndicales interprofessionnelles, organisation des élections professionnelles, notamment les élections dans les TPE et TPA, participation à la commission femmes nationale et aux comités nationaux.

Cet investissement est nécessaire car le fonctionnement et la vie de notre interprofessionnelle sont indéniablement liés à notre militantisme.

SUD éducation 30 et Solidaires 30 s’apportent mutuellement :

  • sur les lieux de travail, plusieurs structures professionnelles se rencontrent. C’est le cas par  exemple de SUD CT et SUD éducation sur les établissements scolaires ;
  • échanges de pratiques militantes ;
  • valeurs communes : anti-racisme, féminisme, écologie… ;
  • aide sur les luttes : participation aux actions sectorielles des uns et des autres.

Le développement du syndicalisme de transformation sociale que porte Solidaires 30 est nécessaire pour résister et gagner des droits face aux attaques des capitalistes. Solidaires ne jouit que d’une représentativité limitée, avec seulement 3,7 % de représentativité au niveau national : l’enjeu du développement de l’Union départementale est important pour l’Union en général. Son développement doit être la première des priorités. Nous devons chercher à implanter des sections syndicales dans le privé partout où c’est possible. Pour y parvenir, nous devons développer la visibilité de Solidaires 30 afin de convaincre les salarié·es de nous rejoindre. Les élections dans les Très Petites Entreprises et Très Petites Associations (novembre – décembre 2024) seront un moment de campagne important pour le devenir de l’Union Syndicale Solidaires, de même que la période actuelle de renouvellement de Comités Sociaux d’Entreprises dans le privé.

Décembre 2026 sera marqué par un autre enjeu important pour la représentativité de Solidaires : les élections de la Fonction Publique. Au scrutin de 2022, nous étions en déclin : la fédération SUD CT a perdu sa représentativité nationale, SUD Santé Sociaux a perdu un siège au Conseil Supérieur de la Fonction Publique Hospitalière, et dans la Fonction Publique d’État, nous sommes la dernière organisation (6,6 % des voix) derrière la CFE-CGC. SUD éducation a été le seul syndicat a progressé en voix dans la Fonction Publique d’État mais nous ne faisions qu’un millier de voix de plus qu’en 2018. Solidaires Fonction Publique a certes conservé deux sièges au Conseil Commun de la  Fonction Publique, avec ses 6,4 % des voix, mais il n’est pas sûr que nous les conservions. De plus, en 2026, nous perdrons le bénéfice des voix SUD PTT, les fonctionnaires de La Poste et France Telecom restant dans ces deux entreprises ne seront plus comptabilisé·es dans les voix de la Fonction Publique, soit quelques milliers de voix en moins pour Solidaires à l’État !

Il y a une vraie prise de conscience à avoir sur les enjeux liés à la représentativité de Solidaires à la fois dans le privé et dans le public : si nous voulons que notre syndicalisme continue d’exister, nous devons impérativement nous développer.

Le contexte actuel est marqué par un mouvement de recomposition syndicale, notamment dans le syndicalisme de transformation sociale dont les représentant·es (en termes d’orientations, pas forcément de pratiques) sont la CGT, la FSU et Solidaires. La CGT a acté une logique de rapprochement avec la FSU à l’horizon 2027. Il y a une vraie réflexion à entamer localement sur ce  phénomène de recomposition : est-ce qu’il se fait uniquement au niveau national sans tenir compte des réalités locales, selon quelles modalités se déroule-t-il ? Et surtout, quelle sera la place de notre syndicalisme dans ce processus, en cas de rapprochement/fusion entre la CGT et la FSU ? La place de Solidaires dans le paysage syndical en serait plus qu’amoindrie : le risque est de perdre une partie de nos équipes dans le processus. L’état actuel de l’union syndicale Solidaires au niveau national et au niveau local doit être pris en compte dans le processus de recomposition, surtout au moment où les syndicats SUD historiques qui portaient le projet autogestionnaire sont dans une période de très net repli : c’est le cas de SUD Telecom qui a perdu sa représentativité à Orange dernièrement.