25 ans de SUD éducation dans le Gard – Bilan et perspectives

Texte adopté au consensus lors du congrès départemental des 30 et 31 mai 2024

Un peu d’histoire

Les premiers syndicats SUD éducation sont nés en 1996, à la suite du mouvement social de décembre 1995 contre le projet de réforme des retraites du gouvernement Juppé. Des statuts fédéraux furent déposés en mai 1996 et le congrès fondateur de la fédération SUD éducation s’est tenu à Lyon en 1998.

SUD éducation se forme dans le Gard en 1999, du départ de militant.es (1er degré) du SGEN-CFDT. Auparavant, ces quelques militant.es étaient adhérent.es du syndicat SUD éducation Languedoc-Roussillon. Cette année correspondait à une année d’élections professionnelles. L’ambition du syndicat était d’obtenir un siège en CAPD. Le syndicat n’a pu se présenter aux élections car non représentatif selon le tribunal administratif.

L’année scolaire 1999 – 2000 fut également marquée par un mouvement d’ampleur dans l’Éducation nationale, notamment dans le 1er degré (« le mouvement des 500 », pour les 500 postes réclamés par l’intersyndicale 1er degré SNUipp – SNUDI-FO – SGEN-CFDT -SE-UNSA – CGT – SUD éducation). Ce mouvement fut une tribune pour notre tout jeune syndicat et lui a permis de faire connaître son existence dans le Gard, ses positions, ses orientations et son syndicalisme de lutte.

I) Bilan de 25 ans de présence de SUD éducation dans le Gard

Nos forces

  • Un investissement important dans les luttes de notre secteur et dans les luttes interprofessionnelles : forte participation à tous les mouvements de grève reconductibles (contre-réforme des retraites : 2003, 2010, 2019-20, 2023 ; CPE : 2006 ; réformes dans le 1er degré, réformes du collège et du lycée, réforme du baccalauréat) ;
  • La création d’un collectif d’AESH dont nos adhérentes AESH sont les principales animatrices ;
  • Une participation active au mouvement social : sans-papiers, MNA, grève féministe, lutte contre l’implantation du CRA et du centre éducatif fermé de Nîmes… ;
  • Un nombre d’adhérent.es qui augmente à l’issue de chaque mouvement social ;
  • Des élu.es à l’échelle de l’académie (CSA, CAPA, F3SCT, CCP) ;
  • Une capacité à interpeler le syndicat majoritaire de notre secteur, auprès duquel nous avons grandement gagné en légitimité (gain dû également à l’absence du SGEN-CFDT dans le département et à l’absence de réactivité de l’UNSA Éducation) ;
  • Un investissement important dans l’union syndicale Solidaires.

Nos faiblesses

  • Des difficultés à nous implanter dans le 1er degré ;
  • Des difficultés à tourner dans les établissements scolaires ;
  • Incapacité à nous déplacer en Lozère et donc à nous y développer de manière conséquente ;
  • Dans les luttes, des difficultés à fonctionner collectivement ;
  • Des difficultés à assurer la défense individuelle des personnels tout en l’articulant à des problématiques collectives ;
  • Des difficultés à nous investir dans le travail fédéral ;
  • Une multiplication des problématiques dans notre secteur et des difficultés à nous investir dans chacun des chantiers ouverts par de nouveaux questionnements (locaux et/ou fédéraux).

Ce dernier point nous conduit à définir des priorités pour les années à venir.

II) Développer SUD éducation 30-48 pour peser réellement dans les luttes

Une des priorités de SUD éducation Gard-Lozère sera d’étendre notre implantation géographique notamment dans le premier degré. Comment obtenir un siège en CSA-D ? Comment faire adhérer les personnels du premier degré ?

Il faudra insister sur les tournées d’écoles, notamment dans les trois pôles urbains du département (Nîmes, Alès, Bagnols-sur-Cèze). Voir avec les unions locales Solidaires d’Alès et de Bagnols-sur-Cèze pour obtenir un soutien militant de camarades d’autres syndicat ? Prendre rendez-vous directement avec les écoles pour pouvoir aller les voir au moment opportun : les collègues sont peu disponibles pour des échanges lorsque l’on passe à l’improviste.

Dans le premier degré, il y a des temps essentiels à ne pas rater afin d’augmenter notre visibilité, notamment auprès des professeur·es des écoles stagiaires. SUD éducation Gard-Lozère doit tâcher d’être présent lorsque les affectations provisoires sont remises, c’est un temps où les autres syndicats du premier degré sont présents, cela nous permet de nouer des contacts avec les PES, de répondre à leurs premières questions. Par ailleurs, il est essentiel que les camarades du premier degré soient en capacité d’être présent·es lors des journées d’accueil des PES à la fin de l’été. Et plus généralement, un passage régulier sur le site de la Faculté d’éducation à Nîmes est à développer, les PES y allant régulièrement dans le cadre de la formation initiale.

En Lozère, prévoir une ou deux tournées annuelles, sur deux jours, en soutien aux camarades présent.es sur place ?

Essayer de déposer une liste à la CAPD de Lozère, c’est une CAPD à 5 sièges. Déposer une liste à la CAPD est un moyen d’inciter des personnels à voter pour nous sur l’ensemble des scrutins.

Il faut aller vers les collègues avec des problématiques précises qui peuvent émerger de l’établissement ou des collègues, suivant la réalité du terrain. C’est à nous d’identifier les besoins suivant les secteurs où l’on passe. Et/ou s’appuyer sur nos campagnes pour impliquer le plus de collègues possibles sur des thématiques bien spécifiques comme l’amiante ou la médecine du travail par exemple.

Proposer des stages aux thématiques variées (accompagnement mouvement, néo-militants, pédagogies émancipatrices…), des RIS 1er degré et des formations ;

  • 2d degré : développement de sections syndicales en collèges et lycées. Contacter les militant.es isolé.es, leur faire parvenir du matériel spécifique, proposer de co-animer des HMI… ;
  • Réorganiser la circulation de l’information au sein de SUD éducation Gard-Lozère en demandant à nos adhérent·es de nous faire remonter des informations sur leur établissement : postes non pourvus à la rentrée, difficultés avec les directions, problèmes de souffrance au travail, nous faire remonter les tableaux de répartition des moyens au moment de la DGH. On peut proposer aux adhérent·es d’être inscrit·es sur le groupe WhatsApp du syndicat. Il faudrait également inciter nos adhérent·es à se présenter aux élections au Conseil d’Administration avec la mention SUD éducation sur la liste, c’est par l’implantation locale qu’on construit le syndicat départemental.
  • Poursuivre notre implantation chez les personnels précaires AED et AESH, maintenant que ces deux catégories de personnels peuvent bénéficier d’un contrat à durée indéterminée, nous devons porter une attention particulière à leur syndicalisation, le travail est déjà bien avancé chez les AESH ; il est à construire chez les AED.
  • Nous devons chercher à nous développer chez les personnels administratifs, ce sont souvent des collègues isolé·es dans les établissements du second degré que l’on touche peu ; dans les services départementaux, il y a de nombreuses difficultés liées à l’organisation du travail. On pourrait essayer d’organiser un stage à destination de ces collègues.
  • Poursuivre l’accompagnement individuel : par la défense des personnels, l’accompagnement dans les périodes de mutations, d’évaluations… ;
  • Impliquer les camarades du syndicat dans les instances et les groupes de travail auxquels nous sommes invité·es du fait de notre représentativité académique retrouvée en 2022. Plus largement, il y a une réflexion à avoir sur la place du paritarisme au sein de notre syndicat. Siéger en instance est un des moyens pour récupérer des informations, infléchir un peu les positions de l’administration, cela suppose que nous nous formions collectivement, afin d’éviter la dérive purement technicienne que peut engendrer le fait de siéger.
  • Développer l’intersyndicale Éducation nationale locale : aujourd’hui, elle fonctionne peu, souvent à notre initiative et souvent du fait de relations interpersonnelles (ce qui n’est pas un fonctionnement très satisfaisant) ;
  • Modes de communication : développement du numérique en augmentant notre visibilité en ligne (site, lettre hebdo, tracts, réseaux sociaux, OSTIC régulières…), communiqués de presse afin d’accroître notre visibilité dans les médias locaux et nationaux, maquettage du matériel de propagande pour une meilleure identification de notre syndicat, groupe WhatsApp du syndicat ;
  • Campagne de syndicalisation à chaque rentrée et en début d’année civile ;
  • Former des militants pour renforcer l’équipe syndicale et veiller à ce que les membres de l’équipe syndicale et les déchargé·es aillent régulièrement en formation syndicale locale, académique et nationale.